La musique revient toujours

Claudine, virtuose du piano, n’arrive plus à jouer. Paula est morte depuis huit jours. La douleur, marquée par l’abandon du père et la mort de sa mère, paralyse Claudine. Désormais, elle reste seule avec son frère Paul, le seul être qui la comprend vraiment. Le retour d’Antoine Racine, son père, après vingt ans d’absence, la déstabilise. Claudine découvre la poésie avec Charles Martin rencontré au milieu de nulle part.
« Claudine se précipite au piano, elle joue n’importe quoi. Elle attend. Elle essaie de ne penser à rien. Elle sent le regard de l’intrus par-dessus son épaule. Un regard omniprésent vissé dans un mur imaginaire. Ses doigts s’emmêlent. Elle ne peut pas jouer devant les étrangers. Elle déteste l’intrus, il s’immisce dans sa vie sournoisement. Elle est incapable de le repousser. Claudine pense qu’elle ne sait plus jouer du piano, qu’elle ne saura plus jamais. Comme si depuis la mort de sa mère les clefs de sol avaient verrouillé les portées.»

Avec son style direct et dépouillé, Janik Tremblay nous entraîne dans un huis clos où les personnages cherchent une issue à leur mal de vivre.